Check

 

Vente de la maison : check ! On a appris hier que les acheteurs de la semaine dernière étaient finalement prêts à acheter, la signature est donc en cours. XXXX

Crèche pour la loutre : check ! On y avait RDV cet après-midi et ils la prennent. Une belle crèche ouverte il y a 2 ans et avec des moyens énormes. Visite prévue avec la loutre mercredi prochain.

Crises d’épilepsie de la loutre : check ! Il n’y avait plus eu de crises depuis le dernier RDV chez l’ostéo. On l’a revu aujourd’hui et cette fois-ci il ne souhaite plus la revoir avant 6 mois. Reste quand même la médecine traditionnelle et l’EEG de mercredi prochain. Mais si celui-ci ne montre rien et que la loutre ne fait plus de crises, je ne demanderais pas d’examen complémentaire. Je l’aime mon ostéo – et ce depuis 15 ans ! Si vous habitez en Alsace et que vous cherchez une bonne adresse, n’hésitez pas à me demander 😉

Nuits du loup : check ! Depuis ce week-end, ça semble rouler avec 5 bibs par jour et des nuits de 9h. Un RGO qui semble avoir disparu – beaucoup de régurgitations, mais plus de douleurs.

Ambiance familiale : check ! Et pour ça, j’ai fait un « sacrifice », en introduisant le lait artificiel. C’est une longue histoire mais disons que ça devenait indispensable pour le bien être de tout le monde. Et effectivement, tout le monde s’en porte mieux, alors que demande le peuple ?

Momo perso : check ! Avec les nouvelles qui redeviennent bonnes, un rythme trouvé avec le loup et une loutre plus cool, le moral est plutôt pas mal. Demain matin je me fais un soin du corps en institut et après ça je pense que je serai prête pour mes 3 semaines seule avec le loup et la loutre !

 

 

DPP

En passant

 

Si la loutre me provoque encore une seule fois, dieu seul sait de quoi je serais capable. C’est 24h/24, 7 jours/7. Je suis à bout. Je rêve de partir SEULE en Laponie. C’est bien la Laponie, non? Surtout à cette période de l’année, ça a toujours été mon rêve.

Me retrouver moi pour pouvoir la retrouver elle.

Dans cette idée, j’ai ressorti mon jean Pepe Jeans ce matin et il m’allait. C’est toujours ça de pris pour le moral.

 

Des envies de meurtre

 

Depuis hier, je ne décolère pas.

Hier, à 10h00, on devait signer le compromis de vente de notre maison.

3 semaines déjà que les acheteurs nous avaient fait leur offre et que nous nous étions mis d’accord. 3 semaines que le RDV chez le notaire était pris. 3 semaines de délais dues au fait qu’ils étaient repartis dans leur région à l’autre bout de la France. 2 visites de notre maison, dont la dernière dimanche, qui a duré 2h, pendant laquelle nous avons discuté tous les détails autour d’une bonne tarte. « Je vous trouve bien sympathique », nous disait le monsieur. « Oh qu’est-ce qu’il est mignon », disait la dame en tenant le loup dans ses bras.

Bref, tout était clair, tout le monde était content. Y’avait pluka.

Sauf qu’hier, à 9h55, le téléphone sonne… « Un gros imprévu » « obligés de repartir tout de suite » « on reporte le RDV ». « Ben signez vite avant de partir, comme ça c’est fait, parce que mine de rien, ça fait déjà 3 semaines qu’on attend et vous allez pas repartir comme ça !!! ». « Non, trop gros problèmes » « pas possible aujourd’hui » « blablabla ».

« Allez vous faire fouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuutre !!!!!!!!!!!!!!!!!!!! on va pas vous attendre plus longtemps ! On a eu plein d’autres personnes intéressées ces 3 dernières semaines, alors tant pis pour vous, maintenant je vais les recontacter et basta ! ».

Et j’ai raccroché, en pleurant de rage et regardant l’horloge : 9h55. PUTAIN ! Ils se sont défilés 5 minutes avant cette putain de signature qui nous permettait enfin de souffler pour les mois à venir ! 5 putain de minutes !!!!

Alors OK, ils avaient de toute façon 7 jours de délais de rétractation et ils auraient pu aussi bien annuler après la signature, mais c’est la façon de faire quoi…. Franchement j’étais folle de rage et je décolère pas. D’autant que j’ai appris en allant voir la notaire que la vraie raison de ce « report » est qu’ils hésitaient encore. Rien à voir avec les fausses excuses qu’il m’a sorti au téléphone.

Putain, des vieux qui font des coups bas et qui en plus mentent; mais où va le monde, hein ?

Bon et au rayon des bonnes nouvelles qui me mettent de bonne humeur : l’école de notre future village refuse d’accueillir la loutre. Et à priori c’est général dans cette région : les tout-petits sont systématiquement refusés. Déjà scolarisés ou pas, peu importe. Le but n’étant pas de se battre avec ce qui devrait être l’école de ma fille l’année prochaine, on préfère laisser tomber et à défaut, on a RDV dans une semaine dans une crèche d’un village voisin pour pleurer un coup et avoir une place (voire 2???? c’est beau de rêver hein…).

Au rayon des vraies vraies bonnes nouvelles, mon homme termine son taff actuel ce vendredi et enchaine avec une semaine de vacances avant de démarrer son nouveau taff. J’essaie désespérement de ne pas penser aux 3 premières semaines de décembre, pendant lesquelles je vais me retrouver seule à la maison avec le loup et la loutre… La loutre qui me pousse à bout à peu près tous les jours en ce moment, me faisant sans doute payer mon manque d’attention à son égard, elle-même due au fait que j’ai un loup à nourrir toutes les 2, 3 ou parfois 4h… Mais heureusement, le loup en question accepte bien le bib, ce qui a l’avantage de me libérer les bras quand papa est là et s’en occupe, ou qui à au moins le mérite de réduire de moitié la durée de tétée par rapport au sein. Bref, des petits arrangements pour se faciliter la vie, et retrouver une relation normale avec mon mari et ma fille.

Le RGO est toujours là, mais je croise les doigts car j’ai l’impression qu’il y a de l’amélioration. Grâce à l’ostéo ? Peut-être… En tout cas, pas grâce au Gaviscon prescrit par le pédiatre, car on ne lui en donne que rarement au final. Bon, il régurgite encore à mort (comme tous les bébés hein), mais certains jours j’ai l’impression qu’il n’est plus gêné par des reflux internes.

Bon et sinon, j’ai des microbes, la loutre a des microbes et le loup a des microbes. La classe à Dallas, hein ? 😉

 

Seule…

 

C’est un peu le sentiment que j’ai en ce moment… Normal me direz-vous – en congé maternité avec un bébé d’1 mois à la maison, on se sent toujours un peu seule.

Un papa pas toujours compréhensible, passablement énervé par les pleurs de bébé qui souffre de RGO et dort peu en journée. Mais en même temps, c’est pas lui qui gère les journées, si ? Ni les nuits d’ailleurs….

Un loup beaucoup moins gâté que sa soeur la loutre au même âge. A l’époque, les cadeaux pleuvaient des 4 coins de la France : famille proche, éloignée, amis, connaissances, amis d’amis, etc… La loutre a été fêtée et célébrée comme le petit jésus à Noël. Notre loup a eu moins d’attention et même si lui s’en fout, perso je trouve pas ça très très juste, mais bon… Moins de coups de fil aussi – pour savoir comment il va, comment on va.

Et puis ce satané reflux qui nous pollue de plus en plus. Pas juste de gentilles régurgitations qui sortent toutes seules et qu’il suffit de nettoyer sur le canapé. Non, ça se serait trop simple. Un putain de reflux interne qui remonte jusqu’au nez, lui brûle tout l’oesophage. Le truc qui le fait pleurer systématiquement dès qu’il lache mon sein (oui, oui j’allaite toujours, dingue, hein ??), le fait se tordre, hurler, ronfler quand ça remonte dans le nez, il tire la langue, déglutit, on entend que ça redescend, mais impossible de le coucher, ça remonte, la douleur revient, les pleurs aussi. Alors c’est les bras, encore et toujours les bras, en espérant que ça le soulage, en attendant peut-être une régurgitation salvatrice. Et enfin le sommeil qui arrive, mais ça ne dure jamais très longtemps… sommeil léger, entrecoupé de beaucoup de pleurs, et ça peut durer plusieurs heures après la tétée… On a commencé à voir l’ostéo. J’espère que le pédiatre demain pourra également le soulager.

En attendant je prends mon mal en patience et je le regarde souffrir, un peu impuissante, n’ayant que mes bras (ou mon sein) à lui offrir.

Zen, soyons zen.

 

Je vais bien

 

J’ai commencé des articles que je n’ai jamais eu le temps de finir…

Finalement, je profite de ma main libre juste pour venir vous dire que tout va bien. Bon je dis pas que tout est beau et rose tous les jours, notamment entre mon homme et moi – mais dans l’ensemble, ça va. On a échangé nos rôles depuis la naissance de la loutre. Cette fois-ci, c’est moi qui suis zen et qui gère la plupart du temps (en particulier les nuits) et c’est mon homme qui stresse et s’énerve.

Les nuits n’ont jamais été catastrophiques. Maxi 2 réveils par nuit. Et depuis 4 jours on a droit à des nuits de 23h30 à 7h30. Le pied quoi !

La loutre est raide dingue de son frère. Dès le réveil, elle demande où il est et veut tout le temps le cajoler et lui faire des bisous. Demain elle retourne à l’école et mon homme au taff. Ce qui veut dire que je vais me retrouver seule à gérer Dragibus à la maison et les aller/retour à l’école pour s’occuper de la loutre. Ca va être du sport ! Pour être honnête, je crois que ça va être mission impossible, en particulier à cause de l’allaitement. Dragibus est toujours allaité au sein et je dirais qu’il y est pendu environ 6 à 7h par jour. Alors quand il y a quelqu’un avec moi à la maison, je peux me permettre de poser mes fesses sur le canap pendant tout ce temps. Mais seule, ça va être chaud !

Bref, pour l’instant je ne me prends pas la tête et j’essaie de gérer mon mari. Je profite de mon fils, qui grandit déjà vite, à mon grand désarroi ! et je m’émerveille devant ma fille qui progresse tellement vite elle aussi !

 

Day 11

 

11 jours que Dragibus est né. Et, comment dire ? j’ai l’impression qu’on a toujours vécu comme ça.

Je mets mon jean taille 40, j’ai perdu mes fils dimanche dernier, il me reste juste un bourrelet de peau sur le ventre, j’ai bonne mine, presque pas de cernes, je ne saigne quasiment plus. Je suis de bonne humeur, j’ai retrouvé une patience (toute relative, mais quand même…), j’ai trouvé un certain équilibre. Bon par contre, j’ai une poitrine à la Pamela Anderson, un truc de dingue. Les joies de l’allaitement ! D’ailleurs j’en profite, parce que je sais qu’après ce ne sera plus qu’un souvenir 😉

Dragibus a trouvé sa place chez nous. Il a perdu son cordon mardi dernier – dernier signe de son rattachement à moi. Il est bien éveillé la journée et arrive à enchainer 6 à 7h de sommeil la nuit. Tout le contraire de sa soeur qui confondait jour et nuit et qui nous en avait fait voir de toutes les couleurs. Il est allaité, 100% allaité et j’en suis heureuse. Je le vis bien mieux que pour la loutre : être zen et reposée, c’est vraiment la recette d’un allaitement réussi. Je ne dis pas que je ne baisserai pas les bras au premier pic de croissance, mais pour l’instant je me laisse vivre, je mets Dragibus au sein quand il le demande et je ne me pose pas de questions. Par contre, toujours pas de cododo, ni de portage.

La loutre est heu-reuse.Chiante, mais heureuse 🙂 Un vrai régal de la voir cajoler et bisouter son petit frère. En même temps, elle continue à vivre sa vie et arrive très bien à s’occuper toute seule. Bref, ça roule.

Nous voilà en vacances tous les 4 pour 15 jours. Nous allons pouvoir trouver nos marques dans cette nouvelle vie.

En parallèle, nous avons trouvé des acheteurs pour la maison et nous avons signé le bail pour un appart sympa. Reste à trouver une nounou et à inscrire la loutre dans sa nouvelle école.

 

Bref, la vie suit son cours, sauf qu’un nouveau rayon de soleil brille dans la maison. Et il brille FORT !

 

Comment accoucher « seule » à la mat

Il y a une semaine, à cette heure-ci, j’ai su que mon accouchement allait arriver dans les prochaines heures / prochains jours.

Tout a commencé le dimanche soir. Une soirée normale, devant la télé. Sauf que Dragibus s’est amusé à taper dans mon col pendant 4 heures. 4 HEURES !!! Il ne s’arrêtait plus, j’ai cru qu’il allait percer la poche des eaux à la force de ses coups. On aurait dit qu’il avait bien envie de sortir de là…

Lundi matin je me lève avec une drôle de sensation. Un sentiment inexplicable… un petit goût de « c’est pour bientôt ». Je vais aux toilettes, et là je vois du bouchon muqueux. OK, c’était donc ça ma « sensation », mais ça ne veut pas dire que c’est pour aujourd’hui…

La journée se passe, je perds toujours du bouchon.

Nouvelle soirée télé le lundi soir et première contraction à 21h00. Mais bon, une contraction de chochotte, hein. Enfin pas la contraction qu’on ne sent pas et que j’avais depuis le début de la grossesse. Non, le genre de contraction qu’on sent arriver, on respire un petit coup et hop, elle passe. Pas de quoi se plier en 2.

Dans nuit de lundi à mardi, j’ai dormi 2h. Pourquoi ? parce que j’en ai eu plein de ces contractions. Toutes les 10 minutes en moyenne, avec 2 grandes pauses de 1h chacune. Une nuit entière de contractions peu douloureuses (mais suffisamment pour me réveiller) et hyper irrégulières. Pendant la nuit, je me suis souvenue avoir entendu parler d’une application de portable qui comptait les contractions. Je la télécharge donc et là je découvre le bonheur du téléphone qui calcule la durée et la fréquence des contrax à votre place.

Réveil difficile le mardi matin, mais je n’ai plus de contractions. Je demande à mon homme d’emmener la loutre à l’école pendant que je prends une douche. J’hésite à ce qu’il aille au travail, mais il préfère y aller et que je le rappelle si ça se déclenche.

Je me recouche, mais impossible de vraiment dormir, car les contrax reprennent toutes les 10 minutes. Mais putain, je SAIS que ce sont des contrax de début de travail, c’est-à-dire inefficaces, mais qui préparent à l’accouchement. Je n’attends qu’une seule chose : que le VRAI travail commence. Pour ça, je décide de me bouger les fesses : je me lève et pars me balader sous un grand soleil. Les contrax ont disparu, je marche 45 minutes en en ayant une seule.

Je rentre à la maison et je repars direct chercher la loutre à pied à l’école. A nouveau 45 minutes de marche. Je suis bien fatiguée, j’ai eu une bonne contrax, mais rien de plus.

Mon homme rentre le midi. On en discute, on décide que finalement j’annule le RDV de la loutre chez l’ostéo le lendemain et que donc je n’irai pas chez mes parents le soir même, comme initialement prévu : trop dangereux de prendre la route seule. Toujours du début de travail…. Mon homme décide de retourner au taff. Je ramène la loutre à l’école et me recouche. Mais les revoilà…. Lancinantes, peu douloureuses, mais fréquentes. J’en ai marre. Je me dis qu’il est temps de savoir ce qu’il se passe, si c’est pour maintenant ou non. Je reprends des Spasfon et décide de prendre un bain, moi qui déteste ça. Un bon bain bien chaud, dans lequel je reste plongée 40 minutes, pendant lesquelles j’aurais 4 grosses contrax qui m’obligeront à m’asseoir et me tenir aux bords.

16h15, je sors de la baignoire pliée en 2. J’essaie d’appeler ma voisine pour qu’elle cherche la loutre à l’école, mais elle ne répond pas ! Mon homme m’appelle, me dit qu’il part bientôt et va faire des courses comme prévu. Je lui réponds que je pars chercher la loutre bientôt.

Entre temps, j’appelle mes parents pour les prévenir que je ne viendrai pas le soir-même (me sens pas bien…) et l’ostéo pour repousser le RDV. Je raccroche et je suis littéralement pliée en 2 par une contrax. Au même moment mon homme (qui devait avoir un sixième sens) me rappelle. Je lui dis être incapable de chercher Louise : il est sur la route, il s’en occupe. On parle de partir à la mat, mais je lui réponds que mes contrax sont certes devenues douloureuses, mais sont hyper irrégulières (5, 10, 15 minutes, ça dépend…).

16h45, l’homme et la loutre rentrent. Je n’ai pas eu de nouvelle contrax, mais je ne suis pas trop rassurée. J’appelle la voisine pour savoir si on peut lui emmener Louise. Je prépare sa petite valise pour la nuit (au cas où) et me retrouve plusieurs fois pliée en 2 au sol. Mais putain, elles sont où les contrax toutes les 5 minutes ??? là c’est juste du n’importe quoi, rien de régulier du tout…  Mais pour mon homme, c’est clair : on file à la mat.

17h30 : on laisse la loutre chez les voisins avec sa petite valise et on part avec mes valises dans le coffre.

On mettra 3/4h pour arriver à la mat. 3/4h pendant lesquelles je n’aurais eu que 4 contractions, avec une grosse pause d’1/4h… Bon OK, à chaque contrax je douille et me tiens au plafond, mais entre chaque contrax, je dis à mon homme que c’est pas assez régulier, qu’on va se faire jeter de la mat… Franchement, on en rigolait.

18h15 : on se gare pile devant l’entrée et on sort de la voiture avec le sac pour la salle d’accouchement et le dossier maternité. Putain, une fois debout, les contractions s’intensifient et se rapprochent, j’ai du mal à arriver à la porte.

J’explique avoir des contrax irrégulières et peu douloureuses depuis la veille au soir et qu’elles sont devenues  douloureuses depuis 16h. La sage-femme m’emmène en salle d ‘examen. Je lui explique que je me sens con d’être venue avec des contrax irrégulières, mais comme on habite « loin » et que j’ai accouché vite pour mon ainée, on a préféré assurer…

On passe à l’auscultation et là, j’hallucine : je ne sens RIEN. Rien du tout !!! Pour la loutre, je garde un très mauvais souvenir des touchers, avec la SF qui doit aller chercher mon col loin, bien loin. Et bien là, je ne sens rien du tout. Et je vois la SF me regarder en souriant. Elle m’annonce que mon col est ouvert à 5 et qu’ils vont bien sûr me garder. Mon homme et moi on se regarde : « à 5 ??? ». Moi j’ai fait ça ? 5 ? bref, vous l’aurez compris, on n’en revenait pas. Finger in the nose, comme dirait l’autre.

La SF me demande si je veux la péri ou si je préfère rester mobile. Je lui explique mon premier accouchement, lui dis que je veux rester mobile autant que possible, que pour la péri on verra, que si ça va vite, je préfère éviter. Enfin voilà quoi, rien de précis, mais pour l’instant je veux bouger.

18h25 : comme le veut le protocole, elle me met sous monitoring pendant 40 minutes. La douleur reste gérable. Je broie la main de mon homme et je respire à fond à chaque contrax, mais c’est gérable. Les contrax montent à 100 sur le monitoring – je dis à mon homme en riant que c’est de la gnognotte. Elles sont surtout régulières, toutes les 5 minutes environ.

19h05 : on libère la salle « nature » pour moi, parce que je suis une patiente qui ne veut pas de la péri et qui « va accoucher vite » dixit la SF. Moi je me suis déjà pliée 2 fois en deux le temps de rejoindre cette salle.

19h10 : on nous laisse seuls dans la pièce. Je passe la blouse de l’hopital et décide de m’asseoir sur le ballon. Les contractions s’accélèrent. Je rentre dans mon cocon. Mon homme se fait broyer la main et me masse le dos juste comme il faut. Il met un CD de Morcheeba, je me mets presque à planer…

19h20 : elles sont vraiment fréquentes et me laissent peu de répit. Les râles accompagnent mes contrax. Ca tourne autour de moi, je sens que je vais bientôt ne plus rien maitriser, ça s’intensifie, vite, fort.

19h30 : la SF vient nous voir. Elle a entendu que j’avais mal, trouve que les contrax se rapprochent vachement et sont très intenses. Elle me propose un toucher, pour voir où on en est et décider de la suite. J’en suis à 7, bébé est encore très haut, mais la poche des eaux est bien bombée, prête à éclater à tout moment. Elle me dit que pour la péri, c’est maintenant ou jamais, car après il sera trop tard. L’anesthésiste est dans les parages et s’il se barre, il faudra trop de temps pour le rappeler. Je lui dis que si j’étais sûre que bébé arriverait rapidement, je ferais sans, mais je ne veux pas prendre le risque que ça dure encore des heures avec autant de douleur.

Je demande à laisser passer encore une contrax pour voir comment je gère avant de me décider. La SF nous laisse, la contrax arrive, la douleur est violente, incontrôlable, je sens que je perds pied. Je ne me pose plus de questions, je me sens incapable de réfléchir, mais surtout incapable d’accoucher sans péri. Si ça dure encore 3 heures comme ça, je préfère mourir.

19h35 : j’appuie le bouton rouge. La SF arrive, je lui dis que je veux la péri. Elle repars. Un sage-femme étudiant arrive. Il est tout simplement génial. Il me parle beaucoup et bien, il implique mon homme. Il me pose le monito pour les 10 minutes obligatoires avant toute péri et me dit de me mettre dans la position qui me convient le mieux, je m’allonge sur le côté. Je n’ai quasi plus de répit entre les contractions et surtout elles sont violentes. Le SF montre à mon homme comment masser mon dos, il m’encourage, me dit des paroles rassurantes : je me focalise sur lui. La SF revient et me dit qu’elle n’a pas trouvé l’anesthésiste : il est déjà parti, mais ils l’ont rappelé.

De toute façon, au fond de moi je sais qu’il est déjà trop tard, mais pour m’aider, je continue à me raccrocher à l’idée que bientôt cette satanée péri viendra me soulager.

19h45 : je suis en transe, j’accompagne chaque contraction de cris et de poussées. La SF me dit qu’il est encore trop tôt pour pousser, que bébé est trop haut.

Je n’entends plus rien, à part mon corps qui me « parle ». Je n’écoute plus les consignes, d’ailleurs on ne me donne plus. J’ai mal, très mal au coccyx, je crie, je pousse fort, très fort, j’ai envie de vomir, je suis dans un état second.

Je continue de pousser et je sens la poche des eaux éclater, ce liquide chaud et visqueux couler le long de mes jambes, sur le lit. Je pousse de plus belle, j’entends une autre SF entrer dans la pièce, sans doute alertée par mes cris. Ils sont 3 maintenant autour de moi, je leur dis qu’il arrive. On me demande si je veux accoucher sur le côté, mon rêve depuis toujours ! On m’installe vite alors que je continue à pousser. Les contractions sont incessantes, mes poussées sont longues et efficaces. Je ne reprends quasiment pas mon souffle tellement pousser me soulage. « Respirez madame, respirez ». « Chérie, reprend ton souffle !!!! ». Les voilà tous entrain de se biler pour moi, mais moi je gère, je ne les écoute pas.

Mon homme m’apprendra plus tard qu’ils étaient tous incrédules, spectateurs de mon accouchement. Enfin ils prennent une initiative et une SF vient se caler contre mon pied pour que j’ai un appui efficace pendant la poussée.

Je sens tout, c’est magnifique. Je suis entrain d’accoucher de mon enfant et je sens passer sa tête. Toute à mon affaire, je mets un certain temps à entendre qu’on me demande d’arrêter de pousser. Mon homme est obligé de répéter les consignes pour que je les entende. J’ai bien du mal à m’arrêter. Je me souviens des cours de prépa à la naissance et me mets à respirer très vite pour m’empêcher de pousser. On me dit de me mettre sur le dos et là, je viens chercher bébé entre mes jambes pour le sortir moi-même. Il est violet et couvert de vernix, mais qu’il est beau…..

Je le couche sur mon ventre, encore en transe… Je regarde mon homme et lui demande s’il est prêt à voir le sexe. Je lève alors notre enfant à bout de bras et découvre entre ses jambes, derrière le cordon, un petit sexe de garçon qui dépasse…

Ma respiration est rapide, j’ai du mal à toucher terre, je viens de vivre un moment juste incroyable et si intense. Le CD de Morcheeba tourne toujours… Je remets notre fils au chaud sur mon ventre, mon homme coupe le cordon, la SF regarde l’horloge : il est 19h58.

 

Bienvenue Gabriel.

 

 

Décidément on a bien fait…

… de se prendre la tête pendant des mois sur le prénom du garçon.
… de se décider à partir enfin pour la mat hier à 17h30.

Gabriel est né hier à 20h00. 3,4kg et 51cm. Voilà pour les chiffres !
Accouchement express, sur le côté et sans péridurale ! Voilà pour l’accouchement, mais j’y reviendrai…
La loutre va découvrir son Dragibus de petit frère ce matin 🙂 {hâte}