Sauté de bouchon

 

Voilà, voilà, à force de me taper dans le col toute la soirée, bébé a réussi à faire sauter le bouchon, qui se fait la malle depuis mon réveil ce matin.

Si j’ai des contrax ? Euh oui, mais comme d’hab en fait – pas de différence notable pour le moment. Et puis on sait toutes qu’on peut très bien perdre le bouchon 2 semaines avant d’accoucher, non ?

En même temps, je devrais peut-être aller finir ma valise au lieu de trainer là avec vous….

 

 

Dimanche soir

 

Je suis la fainéantise incarnée ce soir… Faut dire que la météo n’aide pas. On a juste envie de rester sous la couette toute la journée, ou devant la télé. Mais avouez qu’avec une loutre de 2 ans et demi, c’est pas vraiment jouable. Alors quelques pas sous la pluie et une après-midi pâte à modeler ont occupé notre journée.

C’est amusant, parce que je me rends compte que plein de choses ne sont pas réellement prêtes pour l’arrivée de Dragibus, mais en un sens, je m’en contrefous. Ou plutôt, je n’arrive pas à me bouger les fesses pour faire ce que j’ai à faire.

La valise de la mat est prête, mais il me manque pas mal de trucs à rajouter au dernier moment. Pour la loutre, j’avais tout listé, histoire de pas avoir à réfléchir au moment M. Là, je sais juste pour sûr que j’ai les vêtements pour la salle de naissance, une couverture, un appareil photo, une serviette de toilette et du change pour moi et que c’est déjà pas si mal. Si vraiment j’oublie des trucs, je suis sûre que mon homme saura me les ramener.

On a aussi créé un coin sommeil pour Dragibus, histoire qu’il ait un endroit où dormir quand il rentrera à la maison…. Pas une vraie chambre à proprement parler, mais un coin dodo dans notre bureau, juste à côté de notre chambre et le plus loin possible de sa soeur. C’est là qu’il passera les 2 premiers mois de sa vie. Ensuite il dormira dans la même chambre que sa soeur (dans notre future appart) et on a juste à espérer que d’ici là, il fasse ses nuits. Bon, il manque les draps dans le lit, mais là encore, je me dis que mon homme saura bien faire ça pendant que je suis à la mat !

Aujourd’hui, j’ai quand même eu l’idée de ressortir le cosy et d’y remettre le kit nouveau-né. Et aussi de demander à mon homme de vérifier si le-dit cosy s’attachait bien dans notre voiture. Nan parce que le truc con, voyez-vous, c’est que la ceinture de sécurité de mon ancienne 307 était trop courte pour ce cosy ! Il en a profité pour rechoper le coup de main de la mise en place, parce qu’il avait complètement oublié comment faire.

On a une boite de lait dans l’armoire, des tétines neuves. La baignoire doit trainer quelque part au fond du garage… Faudra que je remettre le kit transat nouveau-né sur la chaise haute….

J’ai aussi réalisé aujourd’hui que je ne savais pas comment habiller Dragibus à la sortie de la mat… Humm hummmm…. Finalement, je me dit que la combi-pilote parme de sa soeur, avec un bonnet en coton, ça fera très bien l’affaire… Même pour un garçon…

Quoi d’autre ? C’est dingue comme j’étais tellement organisée pour la loutre et comme je suis complètement laxiste sur ce coup-là…. Et puis finalement, tout se passera bien aussi.

Faut dire que j’avance sur plusieurs tableaux en même temps en ce moment. Entre 2 contractions et douleurs de règles, je fais visiter notre maison à d’éventuels acheteurs, je commence les cartons de déménagement, je règle les papiers avec nos futurs proprios, etc… D’ailleurs, on a déjà une épine en moins dans le pied, puisqu’on a eu confirmation aujourd’hui qu’on avait l’appart qui nous plaisait ! Une franchement bonne nouvelle ! Sauf un (petit) souci : mon homme commence son nouveau taff le 1er décembre et l’appart ne sera libre que pendant les vacances de Noël. En un sens c’est bien, car la loutre finira la premier trimestre dans son école actuelle et n’ira dans sa nouvelle école qu’à la rentrée. Mais en même temps, ça veut aussi dire que mon homme ne sera pas à la maison en décembre et que je vais donc passer 3 semaines toute seule à gérer mes 2 loulous…. En priant pour la que loutre soit dans une période facile et que Dragibus soit conciliant…

Moi je dis : vivement Noël !

En attendant, J-9….

83 ans et des brouettes

 

c’est un peu l’âge que j’ai l’impression d’avoir en ce moment… Imaginez : une double sciatique et des douleurs au sacrum… Je vous raconte pas la démarche quand je me lève de ma chaise, ou pire, de mon lit !

En même temps, ça sera pas mieux après l’accouchement, hein ?! Je me souviens avoir marché comme une mamie de 83 ans pendant une bonne dizaine de jours…

C’est marrant, pour la loutre j’étais pas pressée qu’elle sorte, j’adorais profiter de ma grossesse. Mais là, j’avoue que j’ai un peu hâte quand même.

Hâte de connaitre à nouveau l’excitation du départ à la mat.

Hâte de revivre cet extraordinaire moment qu’est l’accouchement.

Hâte de rencontrer notre deuxième enfant.

Hâte de le poser contre moi, de le tenir dans mes bras.

Hâte de le présenter à la loutre.

Hâte de commencer notre nouvelle vie à 4….

Hâte de les aimer « tous les deux, 2 fois plus », comme le dit Bonnemine.

 

J-12….

 

 

Histoires de DPA

 

Je viens de capter un truc tout con…. PMgirl et moi, nous avions la même date de fécondation (24 janvier) et pourtant pas la même dpa (23 octobre pour elle et 24 octobre pour moi). Et hier je me suis dit que c’était bizarre d’avoir une dpa un mercredi alors que la fécondation avait eu lieu un mardi. Pour la loutre : fécondation un mardi et dpa un mardi.

Et hier, j’ai donc eu une illumination : 2012 est une année bissextile ! Une année qui compte donc un jour de plus en février. Le genre d’année où les gynécos devraient donc systématiquement retirer 1 jour à leur calcul de dpa.

Bon, mon gynéco ne l’a pas fait (contrairement à celui, bien plus perspicace, de PM), donc je le fais moi-même en déclarant que ma dpa est le mardi 23 octobre.

Voilà, voilà.

Avec tout ça, je suis pas plus avancée en fait. Les contractions continuent tous les jours. Je suis incapable d’emmener ma fille à pied à l’école ou de faire mes courses sans avoir l’impression que je vais accoucher. Bébé est bas, lourd et volumineux, mais perso je prédis qu’il va encore rester au chaud une dizaine de jours.

En réalité, on manque pas mal d’imagination quand il s’agit du deuxième : on s’imagine accoucher au même terme que pour le premier (3 jours avant la dpa pour moi), partir à la maternité dans les mêmes circonstances (pertes des eaux à 23h30 et contrax toutes les 5 minutes dès le départ) et accoucher à la même vitesse (en passant de 2 à 10 de dilatation en une demie-heure). Dans ces cas là, je me plais à essayer d’imaginer une histoire totalement différente, à me rappeler que rien ne se passe jamais deux fois de la même façon, à envisager toutes sortes de solutions. Mais je suis sûre que, quoiqu’il arrive, j’arriverai à être surprise….

En attendant, je m’imagine accoucher le samedi 20 octobre. Mais garçon ou fille ? Là c’est le gros trou noir !

 

M-1

En fait cet article j’aurais du le publier hier, à pile un mois du terme. Mais bon, voilà quoi…. J’ai pas vraiment eu le temps.

Bref, grosso modo il reste un mois avant la naissance. Le lit est toujours en vrac dans la chambre d’amis (maintenant que vous savez qu’on va déménager, vous comprenez pourquoi la chambre n’est pas prête). La valise est toujours vide dans le placard. Je passe mon temps à dormir à droite et à gauche et j’ai pas encore eu l’idée de préparer un petit sac « au cas où »… En même temps, l’ostéo, vu la semaine dernière, m’a dit que c’était pas pour tout de suite. Et je sais qu’il a raison, même si ça finira bien par arriver !

Niveau prénom, on a régressé…. On était pourtant d’acccord sur tout (fille, garçon, 1er prénom, 2ième prénom), mais voilà que mon homme a de gros doutes depuis quelques jours. Eh ben on est pas dans la merde !

Pour le reste, pas le temps de réfléchir (ni de me reposer, ni de me regarder le nombril…) : entre RDV dentiste, vente de la maison, visites d’appart, aller/retour à l’école, rangement, cartons, etc… je ne m’ennuie pas 😉

Côté loutre, ça roule ! Elle aime tellement l’école (et j’ai tellement besoin de plus de temps pour tout faire), que depuis hier elle y va matin ET après-midi. Et bien ça se passe nickel ! La directrice m’a aussi confirmé qu’un enfant qui avait déjà été scolarisé ne pouvait être déscolarisé, ce qui veut dire qu’elle devrait aller à l’école également sur notre nouveau lieu d’habitation et ça, c’est top !

Autre bonne nouvelle : la loutre ne fait plus de crises depuis qu’elle a vu l’ostéo mercredi dernier. Un truc de dingue quand même…

Ca m’a pas empêché de lui prendre un RDV dans le centre Mère-Enfant où je vais accoucher et ils ont été ultra efficaces : EEG la semaine prochaine et RDV avec le neuro-pédiatre le 19 (soit 5 jours avant l’accouchement, mais qui vivra verra, hein ?).

Bref, quand je vois que Bonnemine a pondu ce week-end et que Lirn et PMGirl doivent accoucher le même jour que moi, mais seront déclenchées avant, ça me fout un peu la pression, mais on va gérer !!!!

Allez, J-28 😉

A toi, Dragibus

 

Quand ta grande soeur est née, une amie me disait : grossesse zen = bébé zen. Faut dire que ma première grossesse avait été un grand moment de zenitude et de béatitude et que ta soeur a mis la barre très haut côté bébé sympa et facile, qui ne pleurt jamais, dort super bien et sourit tout le temps.

Bref, pour ta grossesse mon p’tit loup, les choses sont un peu différentes et j’en suis la première désolée. Point de zenitude, ni de béatitude. Juste une tonne de sentiments différents, avec, en premier lieu, du stress et de la fatigue, de l’énervement et des pleurs. Le tout parsemé de moments de joie et de rires. Comment tout cela va-t-il t’influencer toi ? Réponse dans peu de temps. Mais quoiqu’il arrive, je sais que tu seras différent. Plus stressé ou moins zen, je ne sais pas, mais différent, ça c’est sûr. Et heureusement ! Dans mon ventre déjà tu es un vrai boxeur. Tu impressionnes tout le monde avec tes coups (parce qu’on ne peut pas vraiment appeler ça des caresses, hein ?). Mon ventre se déforme partout, tout le temps et tout le monde le regarde interloqué. En riant, je dis à ton père que je suis entrain de fabriquer un petit agité 🙂

Plus que 5 semaines avant de te voir, de te découvrir, de savoir si tu es un boxeur ou une boxeuse. On dirait pas comme ça, mais on a vachement hâte.

Je dis « qu’on dirait pas comme ça » parce qu’à première vue, pas grand chose n’a l’air prêt pour ton arrivée. Mais c’est pas vrai en fait.

Bon, OK, t’as pas de chambre, c’est vrai. Mais t’as un lit ! Oui, oui, faut juste qu’on remonte le matelas et qu’on remette les barreaux et hop, tu pourras dormir tranquillou – je sais juste pas encore dans quelle pièce quoi… Pis t’as des couches aussi et même du lait. Faut que je ressorte les bibs de ta soeur et que je rachète des tétines, mais rien d’insurmontable, hein 😉 Côté fringues t’auras pas la plus belle garde-robe du monde au début, mais au moins t’auras pas les fesses à l’air pendant les 3 premiers mois de ta vie. Ensuite, je fais confiance aux mamies et autres tatas pour la remplir, ta fameuse garde-robe. Pour l’instant, faut dire qu’ils ont plutôt l’air frustrés de pas savoir si t’es un gars ou une fille…

Bon sinon, on a de quoi te changer, te promener, te laver, te nourrir, t’amuser. Bref, what else ?

Ah oui, je sais ce qu’il manque…. Tu vas nous dire qu’il te faudrait peut-être un prénom, non ? Ouais, t’as pas tord. Dragibus ou le Deuz, ça le fera peut-être pas à terme… Déjà parce que ça colle pas si t’es une fille et ensuite parce que j’imagine déjà que tu risquerais de galérer pas mal à l’école…

Alors avec ton père on a été sympa et on a passé la seconde niveau prénom. Donc voilà, ça s’est fait hier, autour d’un bon repas en amoureux dans un restau gastro : on s’est mis d’accord sur ton prénom, que tu sois une fille ou un garçon. T’as entendu : ON A UN PRENOM !! Punaise, j’en aurais presque dansé autour de la table hier, tellement j’ai cru que t’allais t’appeler le Deuz pendant les 3 premiers jours de ta vie !

Donc ça, c’est fait – et je t’en supplie, explique à ton père qu’il a plus intérêt à changer d’avis maintenant… parce qu’on en a assez bavé avec cette histoire de prénom…

Bref, tu vois, ça commence à ressembler à quelque chose tout ça. Faudra pas que j’oublie de faire notre valise à toi et à moi, et pis roule ma poule, ce sera bon !

 

Du mieux

 

Du mieux dans ma tête, du mieux pour la loutre.

D’abord et avant tout, j’ai sérieusement appris à relativiser et à me calmer. Il faut dire qu’il fallait le temps de la surprise et de la digestion. Maintenant, ça va mieux. En parler, agir, ça aide, c’est sûr.

La loutre va à l’école depuis une semaine maintenant. Elle a adopté le rythme et ça se passe bien. Elle veut d’ailleurs y retourner demain, mais demain c’est mercredi (et pourquoi n’y a-t-il pas école le mercredi ???? je peux dire maintenant que je trouve vraiment débile de casser le rythme des enfants en milieu de semaine, surtout pour une enfant comme la loutre qui a besoin d’être hyper rythmée dans ses habitudes – bref).

La loutre dort moins depuis qu’elle va à l’école. Là non plus je comprends pas pourquoi, mais soit, ainsi soit-il, si ça lui convient. Elle a donc trouvé son rythme et depuis hier, les choses vont mieux. Pas de crises hier, quelques-unes ce midi – ça nous a fait du bien à tous. Nul doute que je constate un fort lien de cause à effet entre la fatigue/le stress et l’intensité de ses crises. On va donc veiller à garder un rythme digne de ce nom.

En attendant, les choses bougent. Ma mère a parlé à notre « médecin de famille » des crises de la loutre, et il lui a communiqué le nom d’un spécialiste qu’il connait bien et qui serait apte à prendre en charge la loutre dans ma région natale (et donc voisine). Je vais l’appeler, on verra bien… En plus c’est une femme, ce qui ne gache rien quand on sait la crainte que ces messieurs inspirent à ma fille.

Autre bonne nouvelle qui me réjouit beaucoup : j’ai RDV chez l’ostéopathe la semaine prochaine pour le voir 1 mois avant l’accouchement et, quand mon père, qui l’a vu aujourd’hui, lui a parlé de la loutre, il a dit qu’il voulait la voir. Il a donc décalé le RDV qui suivait le mien pour pouvoir prendre la loutre juste après moi. Moi je dis : sympa ! Bon, la loutre ne l’a pas vu depuis qu’elle a un mois, parce qu’elle n’a jamais eu de soucis… et elle risque donc de ne pas être en confiance (en plus c’est….. un homme, eh oui…), mais je suis sûre qu’il saura s’y prendre et la calmer avant qu’elle n’ait le temps de partir en live !

Bref, 2 nouvelles perspectives totalement différentes qui s’offrent à nous – de quoi nous mettre du baume au coeur !

Bon et sinon, si je vous disais qu’à 42 jours de ma DPA, je n’ai toujours rien préparé ? ni chambre, ni lit, encore moins la valise… J’ai tout juste lavé quelques pyj de la loutre qui sont mixtes… Mais ça presse pas tant que ça, si ? 😉

 

 

Vous parler me fait du bien

 

Une journée au soleil avec des amis, quelques mots échangés sur ce blog…. J’étais descendue bien bas samedi soir, mais depuis ça va mieux.

Prendre du recul, apprendre à relativiser, cesser de culpabiliser. Autant de principes qu’il va falloir rapidement que j’applique si je ne veux pas sombrer et si je veux être prête à m’occuper de mes 2 enfants très prochainement.

Pour revenir à des faits plus « concrets »…. Ces fameuses crises ont commencé il y a environ 3 semaines maintenant. Apparues de façon aussi soudaine qu’inexpliquée. Elles m’ont tout de suite interpellée (même si elles n’interpellaient que moi) et j’ai rapidement fait le lien avec des crises épileptiques de type « petit mal », que nous avions déjà évoquées pour la loutre un peu avant ses 1 an.

Puis les crises se sont rapidement amplifiées, devenant très fréquentes, plusieurs fois par jour, parfois à quelques minutes d’intervalles seulement. Plutôt en milieu/fin de matinée et fin de journée – bref, quand la loutre se fatigue.

Au début, on pense que c’est de la comédie – on crie un peu plus fort, on la pousse un peu à aller plus vite « allez, dépêche toi », mais rien ne se passe et on a l’impression qu’on va exploser tellement la situation parait incontrôlable. Impossible de la faire s’habiller au moment de partir, impossible de la faire descendre le toboggan alors qu’un embouteillage se forme derrière elle, impossible de la faire se coucher alors que 30 secondes plus tard elle se couche d’elle-même sans aucun problème.

Puis, petit à petit, on ouvre les yeux. On se souvient de ces fameuses crises d’absence, finalement assez fréquentes chez les enfants et qui passent à l’adolescence nous dit-on. On étudie les-dites crises, on se rend compte qu’il ne sert à rien de brusquer, de vouloir aller plus vite que la musique. Il ne sert à rien de parler, de disputer. Il faut juste attendre, prendre son mal en patience, la laisser aller à son rythme.

Difficile quand on l’a connue si vivante, si joyeuse, si « entière ». Tout est à réapprendre, en si peu de temps. A commencer par la maitrise de soi, la patience.

La laisser vivre donc, à son (nouveau) rythme. Et en même temps, chercher une solution. C’est donc naturellement que j’ai fini par consulter le médecin traitant il y a quelques jours. Pour lui montrer une vidéo, pas forcément des plus parlantes, mais qui donne une petite idée. Pour avoir un avis, pour se sentir moins seule/moins folle.

L’idée de crises d’absence type épilepsie est effectivement évoquée. Difficile pour un médecin de campagne d’établir un diagnostique. De toute façon il faut consulter, prendre RDV dans un service de neuropédiatrie. Ce sera chose faite le lendemain. RDV prévu dans 3 mois.

En attendant, on apprend à relativiser. A arrêter de chercher des raisons à tout cela. A vivre avec. A se dire que, quoiqu’il arrive, ce n’est pas grave et ce n’est (sûrement) pas sa faute. A vivre avec cette nouvelle loutre, en l’aidant au mieux.

Bref, ça va aller – tel est mon mantra du moment, pour m’aider à faire face à tout ça. Les hormones au taquet en ce 8ième mois n’aident sûrement pas, mais je fais de mon mieux et je me dis que chaque jour je progresse…

 

 

Un samedi soir sur la terre…

 

Je ne sais pas comment aborder cet article.

Depuis le début de cette grossesse, j’ai l’impression d’avoir passé beaucoup plus de temps à me plaindre qu’à profiter de cet état de grâce. Et en réalité, ce n’est pas qu’une impression. Je vis des hauts et des bas, mais surtout des bas. Et depuis le mois d’août, je n’arrive plus à remonter. Plus ça va, pire c’est et moins je sais où se trouve la solution.

Encore fallait-il que j’accepte de regarder la réalité en face. Et c’est ce que je fais, petit à petit depuis hier soir.

Hier soir, moment où j’ai vu mon gynéco pour la visite du 8ième mois. Et tout va bien, rassurez-vous. Bébé a la tête en bas, il pèse 2,2kg et a encore plein de place pour bouger. Seulement moi, je n’en suis toujours qu’à +8kg sur la balance. Je ne grossis plus. A vrai dire, je maigris même, étant donné que le bébé, le placenta et le liquide amniotique prennent de plus en plus de poids, eux. Evidemment, ce n’est pas grave, tant que bébé continue à grossir. Mais il a quand même ralenti sa croissance. Et puis même, pour une fille qui mesure 1,70m et pèse 51kg quand elle n’est pas enceinte, vous admettrez qu’il n’était franchement pas nécessaire que je maigrisse.

Seulement voilà, tout cela n’est qu’une conséquence. Une conséquence de mon mal-être. De cette chose que je n’arrive pas à nommer. C’est ce que j’ai compris aujourd’hui.

Je n’arrive pas à mettre de mots sur tout ça. Je sais juste que ça ne va pas. Que je me sens incapable. Que je passe mon temps à culpabiliser.

Je m’inquiète énormément pour la loutre. Ses crises me font flipper et m’amènent parfois au bord de l’hystérie. Elles sont une épreuve terrible à mon manque de patience. Je me demande parfois si elle sont réelles ou feintes. Puis quand je la vois ne pas profiter des jeux de la piscine à cause de ces foutues crises, je sais dans mon coeur de maman qu’elles ne sont pas feintes. Voilà 2 à 3 semaines qu’elles ont débuté. Et toutes les raisons possibles et imaginables me passent alors par la tête.

La reprise chez la nounou qui semble avoir été compliquée. Cette petite fille, une nouvelle de 3 ans, qui s’est plusieurs fois fait chopée entrain de la taper. La loutre, si gentille, si douce, si sensible surtout, qui va devoir rapidement apprendre à se défendre si elle veut survivre dans ce monde devenue de brutes.

Ou nous, ses parents, qui en arrivont à nous contredire sur l’éducation face à elle, chose que nous nous étions pourtant interdit de faire. Ne jamais lacher, ne pas craquer, tel est mon crédo – mais c’est plus dur pour certains que pour d’autres…

Ou simplement moi, sa mère. Cette folle hystérique qui a de plus en plus de mal à faire face. Qui puise au maximum dans ses ressources de patience, mais qui finit parfois (souvent) par craquer. Cette dingue, qui a hurlé un soir sur sa fille, à en choquer jusqu’à son mari…. Cette faible qui ne trouve d’autres solutions que pleurer, face à ces crises qui donnent l’impression que la loutre ne comprend plus rien à la vie et se fiche de tout. Je veux qu’on me rende ma fille.

Je l’aime, oh oui, plus que tout au monde. Je le lui dis, tous les soirs, avant de se coucher. C’est primordial pour moi. J’ai l’impression que je serai la même mère pour elle que la mienne ne l’a été pour moi (dépressive, négative, qui se plaint, intransigeante et sévère), mais j’aurais au moins la satisfaction d’avoir su dire à ma fille que je l’aimais, de lui avoir prouvé cet amour chaque jour en me gardant du temps pour elle, en la calinant et en lui parlant.

Tout se bouscule dans ma tête en ce moment. Où est la porte de sortie ? Comment aller mieux ? Comment retrouver goût à la vie ? Profiter de ma fille ? Ne plus voir que les côtés négatifs ? Arrêter de culpabiliser ? Me retrouver avec mon mari ? Ne plus pleurer ? Ne plus m’enfermer ?

Comment retrouver ma fille, ma loutre si heureuse de vivre et tellement enjouée ? Où sont passées son innoncence, sa curiosité ? Est-ce moi, sa mère, qui l’ai rendue comme ça ?

Terribles sentiments qui se mélangent. Impression de lâcher prise à seulement 45 jours de l’arrivée du bébé.

Je voudrais tellement redevenir MOI et que la loutre redevienne ELLE.